Le petit garçon en route pour son destin

Les deux Sylphes échangèrent un regard complice et rangèrent leurs armes. Celui qui venait de parler s'approcha de l'arbre où se tenait Elldy et tendit son regard vers la cachette de l'enfant. Il parla avec un sourire triomphant.

Tu peux descendre de là, Enfant. Nous sommes des Sylphes ! Tu n'as rien à craindre de nous ! Il faudra que tu nous dises où tu as appris à jouer avec Lui!

Il se passa quelques secondes où rien ne bougea, l'autre Sylphe s'approcha lui aussi et parla d'une voix calme.

Ton stratagème aurait put marcher, mais notre Père nous dit toujours la vérité ! Nous ne te ferons aucun mal. Celui que Vata aide, ses Fils doivent le protéger!

Nous n'avons pas le droit de te faire du mal ! Ton Protecteur aurait dut te le souffler.

Nous n'avons jamais vu de Disciple de Vata, à part dans les légendes que nous raconte le Gardien en hiver. Montre-toi que nous puissions te regarder.

Est confiance!Nous sommes ceux que tu cherches.

Et comme pour appuyer ces dires, le Vent souffla doucement. Il était accompagné de diverses senteurs qui caressaient l'enfant pour l'inciter à avoir confiance.

Le regard que lançaient les Sylphes, était triomphant mais surtout emplit de curiosité. Ils voulaient voir d'eux même la créature qui avait si bien joué avec Vata.

Les deux sylphes le regardèrent longuement. Ils avaient l'air surpris mais surtout curieux! Ils n'avaient jamais vu d'étranger ici, du moins pas de vivant. Ils avaient toujours vécu avec leur Ami Ehirstö et les seules personnes autres ne restaient jamais assez longtemps en vie pour qu'ils aient le temps de discuter!
Après un bref coup d'œil entre eux, leur regard se posa de nouveau vers l'Enfant le dévisageant avec insistance.

Nous ne comprenons pas ce que tu veux nous dire Enfant Elldy. Le Sylphe regarda plus loin où se tenait des sortes d'Être entourés de nuages opaques. Ils semblaient attendre leurs deux compagnons. Il nous faut t'amener voir notre Protecteur, lui comprendra et t'aidera s'il le faut!

Les deux Sylphes s'interrogèrent du regard et après réflexion l'autre prit la parole.

suit-nous Enfant, nous t'amenons voir Blanche! Elle saura ce qu'il faut faire. Nous devons passer par elle avant!

Après avoir terminé de parler le Sylphe disparut dans ce qu'il semblait être de la fumée ou plutôt un léger nuage et il partit avertir leurs compagnons en volant entre les troncs et les feuilles des arbres. la silhouette allait vite, beaucoup trop vite pour un Enfant...

A côté d'Elldy se tenait toujours l'autre Sylphe, qui continuait de le dévisageait d'une manière peu courtoise.

Il se passa quelques minutes avant que tout le groupe de Sylphe, en tenu de combat, se pose autour de l'Enfant. Ils étaient tous extrêmement curieux, mais surtout timide. Certains le détaillé du regard sans aucune gêne mais la plupart n'osait pas le regarder, ou alors juste quelques légers regards furtifs.

Celui qui semblait être le chef s'avança et discuta longuement avec les deux Sylphes qui lui racontèrent tous ce qu'il y avait à dire. Les Sylphes ne connaissent pas le mensonge. Le chef n'eut donc aucun mal à les croire. Il se pencha vers Elldy et lui dit d'une voix qui se voulait douce.

Tu va suivre ces deux là! Ils vont t'amener voir notre Général. Tu verras, c'est une brave femme, beaucoup critiqué mais très gentille! Tu lui raconteras ton histoire, peut être qu'elle sait qui est ton père. Et si elle ne le sait pas, elle t'amènera sûrement voir le Gardien! Lui sait tout ce qu'il se passe sur cette île!

Il se releva et fit le signe du départ. Les Sylphes retrouvèrent leur aspect nuageux et filèrent dans la forêt. A côté de l'enfant se trouvaient toujours les deux Sylphes qui l'avaient trouvé. Ils commencèrent à grimper lentement la côte, suivit par le garçon.

Les Sylphes arrivèrent sur un grand plateau dans les hauteurs de la montagne. Ils avaient croisé beaucoup de troupes cherchant de possible trace de présence étrangère.

Autour du lac brillant se trouvait une véritable colonie de Sylphes en tenu de combat installant des fortifications en bois et des grandes tentes blanches. L'activité du Vent était intense, faisant frêmir la moindre branche, courber le moindre tronc et voler le moindre papier.

Suis nous, Enfant Elldy! Blanche doit se trouver ici.

Les créatures se retournaient au passage des deux Sylphes et de l'étrange garçon. Certains étaient interrogateurs, que faisait un colon ici? D'autres, curieux, les suivaient du regard sans oser s'approcher.

Ils se retrouvèrent devant une grande tente où l'on discutait tactique. Ils s'arrétèrent devant une tenture et ne firent plus de bruit. Un sylphe sortit de la tente, examina le garçon puis s'adressa aux Sylphes.

Pourquoi m'avez-vous appellé?

Il faut que nous voyions la Général.

Elle n'est pas là. Le Gardien l'a appellé pour assurer sa protection, il est descendut au village. Elle m'a donné le commandement en son absence! Qui a-t-il et pourquoi cet Enfant est là?

Hum... Le Sylphe sembla embarassé, il jeta quelques coups d'oeil en coin à Elldy puis il ajouta, Pouvons-nous vous voir en privé?

Bien sur mais...

Très bien! Il se tourna vers le garçon. Reste ici Enfant Elldy, je dois parler avec mon supérieur. Mon ami restera ici avec toi!
Le deuxième Sylphe acquiessa puis les deux autres s'écartèrent quelques peu. Vous ne remarquez rien sur cet Enfant?

Pardon?

Regardez-le! Il n'est pas comme les autres!

Il l'observa plusieurs secondes et murmura ahurisEst-ce possible?! On dirait un Fils de Vata mais certains de ces traits se rapprochent beaucoup de l'Humain! C'est impossible!

Je me suis fait la même remarque! Le Vent a joué avec lui tout à l'heure quand nous l'avons trouvé, c'est pour cela que nous voulions l'amener ici! Le colonel qui nous commandait à dut se faire la même remarque, car il nous a autorisé à l'amener ici...

Nous devons attendre le Sagittale! Rien ne peut être décidé sans lui! En attendant installez l'Enfant dans une des tentes, surveillez-le! Peut être est-ce un piège!

Je comprend votre méfiance, mais je suis sur que c'est un des notres, malgré ces traits particuliers!

Le Sylphe avait l'air exité par cette découverte, l'autre l'était beaucoup moins... plutôt songeurs dirons-nous...

Le camp s'affairait de toute part. Il fourmillait littéralement de Sylphes en tenues de combats qui vaquait à leur occupation, silencieusement. Personne ne parlait ici, le camp entier était silencieux. L'on entendait seulement le bruit du vent se déplaçant entre les arbres, entre les tentes, buttant contre un mur de lance planté en terre ou contre une rangée de soldats s'entraînant aux maniements de leur armes.

L'alerte fut donné en premier lieu par un groupe de Sylphes venant d'arrivés, les mains et les avant-bras ensanglantés. L'un d'eux fit son rapport aux Sylphes qui avait parlé à Elldy, et qui semblait prendre les décisions ici. Ils se trouvaient derrière la tente du garçon, dont seul un mince tissus le séparé de la conversation.

La bête que nous étions entrain de pourchasser, alors que nous la tenions, a réussit à fuir. J'ai pensé qu'il ne valait rien de la pourchasser et qu'un autre groupe la prendrait un peu plus loin. Alors nous avons voulu enterrer les cadavres qui gisait tout autour. Kapha ne peut être souillé de cadavres! Mais alors qu'on s'apprêtait à mettre le premier mort dans le trou que nous venions de creuser, voilà qu'une fille nous surprend et parle de meurtre avant d'éclater en sanglot et de courir vers le village.Le Sylphe s'arrêta et regarda son supérieur. Elle avait dut nous prendre pour la bête ! Nous avons fuit avant qu'un groupe, mené par la fille, soit arrivé. Nous n'avons même pas eut le temps d'enterrer les cadavres qui restaient. Nous ne savons pas ce qu'il se passe mais ce quiproquo risque de faire des dégâts.

Le Sagittale est descendu dans cette ville.

Que Vata le protège ! Il est trop tard pour le prévenir.

Il s'en sortira, sans l'aide de Vata. Mais je connais déjà ses ordres. Je veux que tous les Sylphes disponibles se mettent en tenues de combats. Envoyez des émissaires partout en forêt pour demander aux patrouilles de rentrer à la base. Ensuite, envoyez un messager à la Cité prendre des nouvelles du Gardien.

Ce sera fait ! Que devons nous faire de l'Enfant que vous avez capturé ? L'autre Sylphe le regarda bizarrement et il se sentit obliger de s'expliquer. Les nouvelles vont vite vous savez ! Et puis ce n'est pas une chose qui arrive tous les jours de garder un Enfant Colon en vie aussi prêt de la Por… A ces mots le Sylphe qui avait donné les ordres, lui mit une main sur la bouche pour arrêter sa phrase. Son visage était tourné vers la tente où était Elldy. Il lança un regard froid au soldat puis parla doucement.

Cet Enfant est sous ma garde ! Que quelqu'un le touche est même Vata ne pourra arrêter mon sabre ! Est-ce clair soldat ?

Très clair.

Le Sylphe fit un salut martial puis s'éloigna frustré. Il donnait ses ordres quand le Loup d'Ehirstö se mit à hurler à la mort, jetant un étrange froid sur le camp.