En quête d'une piste.

La nuit était claire. Les étoiles brillaient de tous leurs éclats et se reflétaient dans la mer calme. Astre parmi les astres, la lune s'élevait, belle et gracieuse. C'est alors, qu'une silhouette surgit des ombres. Ses gestes étaient fluides et brefs, son pas rapide et résolus. L'homme s'assit sur une pierre plate qui se situait tout au bord de l'océan. Les vagues venaient lécher ses pieds nus. Détachant sa cape afin de sentir la lumière de la lune sur lui, il attrapa son luth et commença à jouer une lente mélodie pleine de mélancolie et de peine. Une voix à la fois douce et grave s'éleva, enveloppant et envoûtant tout. Le chant était dans une langue étrange, pourtant chacun pouvait en deviner le sens.

Elle contait l'histoire d'un être qui a vogué huit ans sur les mers pour retrouver un amour qui a disparu dans les vagues. Il navigua jusqu'aux confins du mondes, là où les étoiles plongent dans la mer. Lorsqu'il atteint le "Château-du-bout-du-monde", il retrouva enfin sa mie. Où la mort n'a aucune prise...

Bien entendu, ce chant ne servait qu'à une chose, la silhouette désirait attirer ainsi un voyageur. Les hommes se laissent facilement avoir par les chants. C'est vrais, comment un être comme moi pourrait s'abaisser à chercher dans des tavernes puantes, ce que l'on peut obtenir en chantant? Et donc, je chantais, je chantais la mer, les étoiles, l'amour, l'inconnu. Toutes ces choses qui attirent les hommes comme des insectes par une lumière.

Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 14/01/2007

Qu'est donc que ceci ? Un chant ? Est-ce un sylphe ? Non, je ne crois pas. Je n'aurais pas du m'approcher autant de la côte. Voilà que je tombe, seul et sans arme, sur l'un des envahisseurs. Que faire ? Ah, que n'ai-je pas la sagesse d'Ehirstö pour me guider. Mais le chant et beau. Il me charme et je m'approche.

C'est un elfe à la peau pâle. C'est mieux que si c'était un humain. Je me cache derrière un rocher et je l'observe. La nuit est belle. Une belle nuit où Vata souffle discrètement pour purifier l'île. Ah, qu'il n'emporte avec lui ces envahisseurs crasseux qui mettent mon peuple dans un tel état. Si seulement le monstre n'avait pas échappé à mes frères. Je frémis encore du récit qu'ils m'ont fait du combat. Est-ce que celui là est fait du même bois ? Son chant me dit le contraire. Je crois que je vais prendre le risque.

Surgissant de l'ombre, je m'avance vers lui. Il ne m'aperçoit tout d'abord pas. Je suis la brise marine elle même. Mais il lève la tête... ça y ait, il m'a vu.

-Un être étrange sort de la nuit, flottant à quelques pieds du sol, et à quelques pas de moi... Bonne soirée, bel esprit, le saluais-je.

J'étais surpris. Moi qui pensais tomber sur un homme idiot, avec l'esprit suffisamment embrouillé par l'alcool et les superstitions, voilà que je tombe sur un être de légende. J'avais entendu parler de nombreux mythes en tous genres, je m'étais initié à toutes les formes de religions, mais jamais je n'avais vu un tel être.

Comment devais-je l'abordé? En tant que divinité ou égal? Mon chant l'a attiré, c'est donc un être de goût, qui sait reconnaître les bonnes choses... Je devrais commencé par me renseigner sur sa nature.

-Mon humble être est honoré de ta présence. Pourtant, je me demande ce qui peut bien amené un "Êl o Gwaew" à venir me voire...

Surgissant du passé, un souvenir étrange s'imposa à mon esprit. C'était Olyan-la-nourrice qui me racontait l'histoire d'être aussi puissant que des Dieux... Façonnés dans le vent et la lumière, ils possédaient la rage et la connaissance des armes de Keridwen. Sur ordre de Minui, ils avaient enfermé les Démons fondateurs de la Terre afin de protéger ses premières créations. Lorsque Minui et les Dieux quittèrent la Terre, les "Enfants", c'est ainsi qu'on les appelle, protégèrent les tombeaux des Démons, afin de protéger les Premier-né.

Bien entendu, C'était une légende, et j'avais depuis longtemps cessé de croire en ce genre de choses. Ces fables ne sont aujourd'hui, pour moi, que des gagne-pain ou des attrape-nigaud. Mais, il fallait rester sur mes gardes. Plus d'une fois, j'ai vu des légendes se réalisée, et je n'avais pas envie de me faire tuer maintenant.

Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 14/01/2007

Je ne lui réponds pas alors qu'il me parle. Je ne fais que le regarder silencieusement! J'aime son chant. Voilà ce qui m'a attiré auprès de lui. Je plonge mon regard, d'un gris intense, au fond de son âme.

Le Vent souffle autour de moi. Il tournoit en une danse mystérieuse dont seules les morts peuvent saisir la portée! Mes longs cheveux de geai semblent planer quelques instants. Ma voix alors, s'élève dans la nuit! Elle monte, cristaline, jusqu'à la voute celeste. Elle éclate la haut comme milles étoiles brillantes. Je montre à cet être quelle est ma puissance, quelle est la beauté de mon pouvoir.

Ma voix chante un air triste, mélancolique, elle est pleine d'une puissance nostalgique venant d'un temps qui n'existe plus et qui n'a surement jamais vu le jour, sauf dans les rêves de ceux qui savent regarder.

Je chantes le passé, je chantes la mort des héros de jadis, je chantes et tous m'écoutent, attentif au seul son de ma voix. Mon language n'est commun à aucuns autres, de ma bouche sort une langue que tous ont oubliés, de mon âme coule la tristesse du temps qui s'enfuit trop vite et qui ne jamais revient...

Alors ma voix emplit le coeur de tous et toutes, elle renverse les barrières de l'esprit, détruit les murailles de l'être et s'écoule partout où il y a une faille! Comme si elle était devenue de l'eau ruisselante, s'infiltrant dans l'âmes des vivants et des morts, qui continuent de m'écouter, malgré la terre qui se logent dans chacun de leurs orifices. Et alors ce son monte dans les cieux et redescend dans une pluie de larme qui coule sur mes joues. La chanson prend possession de mon coeur et le broie comme un os qu'un chien affamé rogne!

Le Vent tourne toujours plus vite, dans une danse perdue dans le temps qui continue de filer, où personne n'arrive à attraper la prise qui stoppera les larmes des vivants. Les morts jettent leur cris dans la nuit pour répondre aux pleurs de ceux qui sont resté ici bas, et, qui jettent leur déséspoir haut dans le ciel, éspérant de leurs souffrances, atteindre le paradis déjà inatteignable par leur pauvres folies.

Et moi je continue d'envoyer ma voix, mon souffle dans cet tempète de sons et d'émotions, qui envahit chaques êtres sur ces terres. Je ne peux plus m'arrêter, le Vent me transporte dans une danse dont il est le seul maitre. Mon corps entier bougent au rythme de ma chanson. Dans une grâce qui n'est pas la mienne j'entraines des tourbillons de feuilles dans MA danse...

Puissance, voilà ce que je deviens alors que d'autres voix se superposent à la mienne! Vata lui même commence à chanter, entrainant des choeurs dans cette sombre nuit qui se réchauffent au fur et à mesure de ma folie. Autour de mon corps tout devient flou, un blanc imaculé semble émaner de moi. Je ferme mes yeux alors que tout semble toucher à sa fin!

Le Vent redescends peu à peu alors que ma voix s'éteind. Aussi douce que quant elle est naît, elle devient un silence froid et gris, que les Êtres tentent de fuir sans jamais pouvoir échapper aux danger d'un si mortel silence.
Les morts se font cadavres et les vivants ravalent leur larmes de glace. Mes pieds touchent le sol de l'île pendant que mon regard gris froid replonge dans l'âme de l'elfe immobile. Il a peur, son coeur bat la chamane, il ne comprend pas ce qu'il s'est passé dans cette douce nuit. Un sourire mystérieux apparait sur mes lèvres.

Ma tête se lève dans la profondeur des cieux noirs. Mon regard se tend vers la pleine lune qui semble briller un peu plus intensément, comme si elle me répondait, car elle m'a entendu!
L'Elfe la regarde aussi, voulant voir ce qui semble avoir attiré mon attention.

Quand il aura de nouveau posé son regard en face de lui, j'aurais disparu! Laissant comme seule empreinte, un silence mélancolique et une douce bise.

N'étais-je qu'un rêve?

J'ai aimé son chant!

Après quelques minutes, lorsque mon coeur se calma enfin, je pu recommencé à réfléchir. Mes chansons faisaient pâle figure face à ce que je venais de voire. Pourtant, je sentais qu'il manquait quelque chose dans cette être. Ou peut être était-ce une simple impression. Pendant un moment, mon esprit de poète vagabonda hors des limites de l'espace et du temps, fouillant dans les mémoires du monde... Mais cela ne dura pas.

Voilà que je redevenais froid et calculateur. Son chant pouvait bien avoir attirer tous les paysans et voyageurs à proximité, comme il a bien pu les effrayer et les faire fuir. Qu'est-ce que je peux bien faire maintenant? Si je pars et que quelqu'un vient, j'aurais raté une bonne occasion... Mais si je reste et que personne ne vient? J'aurais l'air bête... Tant pis, je pars. Rien ne vient tout seul, il faut toujours le chercher.

Ma décision était prise, je me dirigerai vers le port de Croisia. Là-bas, quelqu’un pourra bien me renseigner.
Je me levai donc, en chantonnant, je remontai la côte. Le vent emporta les paroles dans l'immensité du ciel.

[Mon poste fais vraiment pâle à côté de celui-ci mais je fais ce que je peux. ]