A la découverte de la prison

Notes hrp préliminaires : Ce récit ce déroule près de 25 ans avant l'époque actuelle. Il n'est donc pas envisageable d'y intervenir avec votre personnage. Dans des cas exceptionnels, je pourrais autoriser votre intervention si vous me proposez quelque chose qui apporterait à l'histoire générale de l'île (je suis par exemple toujours à la recherche d'un lèche botte pour diriger le culte à ma place Wink

).

Saleté de montagne ! Saleté d'île ridicule ! Mais par dessus tout saleté de sylphes horripilants ! Mais ne vont-elles donc pas me lâcher ces imbéciles de petites choses ? ça fait plus de deux heures qu'elles me suivent à travers cette stupide forêt qui tapissent les pentes des Monts d'Erthor. Je commence à me demander si je ne devrais pas en capturer un ou deux pour expériences. Après tout, leur aura indique clairement qu'ils sont liés à Vata plus étroitement que toutes les créatures que j'ai déjà rencontré. Plus qu'un griffon ou un hippogriffe. Plus même qu'un ange.
Mais non. Ne changeons pas de plan maintenant. Je suis presque à la source du pouvoir que j'ai senti tantôt. Je crois bien que je touche au but. Je m'amuserai avec un sylphe (ou mieux. une sylphide si j'en trouve une) plus tard. D'abords le pouvoir. Ensuite je pourrai me distraire. Est-ce que ça hurle un sylphe quand on lui broie les jambes ?
Cesse de fantasmer ai-je dit ! Suffit. Contente toi de monter cette imbécile de pente, d'éviter ces stupides sapins qui ont déjà réussi à déchirer ta robe. Ma belle robe d'or et d'argent ! Les sylphes paieront pour ça aussi.
Un pas, puis l'autre. La magie est de plus en plus forte. Elle m'épuise comme si un vent du nord soufflait pleine face à une vitesse folle. Mais l'air est aussi immobile que dans une tombe. Si on exclu les turbulences provoqués par les sylphes qui me suivent. Là je sors des arbres. Zut des pierres. Beaucoup de pierres qui roulent sous les pieds et font trébucher. Encore un grief pour cette île et ses habitants. Ils vont souffrir de longues heures, ça je peux le leur garantir.
Ah mais qu'est-ce ? De là où je me tiens, légèrement au dessus, on pourrait croire que c'est un immense miroir. J'y suis ! Un lac. De la flotte bien liquide. Me serais-je trompé d'île ? Ce n'est pas Ulme que je recherche. Mais non, c'est bien le pouvoir de Vata qui émane du lieu. Je touche donc au but.
Le vent s'est levé tandis que je m'approchais du bord. Je contemple mon reflet. Je crains bien que mon nez a encore laissé tombé un morceau de chair. C'est tout ce qu'il reste de mon visage. Il faudra que je trouve un moyen de le préserver un peu plus longtemps. En attendant, je relève ma capuche sur mon crane qui n'est fait depuis quelques temps que d'os.
Les sylphes sont toujours là. Mais ils se tiennent à distance respectueuse. Je vois l'un d'eux filer en direction des arbres plus bas dans la pente. Plus tard. D'abord, j'ai un rendez-vous avec le pouvoir !

Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 14/01/2007

Il ne sent pas bon, cela est un fait! Nous le suivons par la pestilence qu'il laisse voguer au grès des vents.

Qui est-il? Que veut-il? Il n'a pas le droit d'être ici! Pourquoi foule-t-il notre île de ses membres décharnés. Il polue cette terre en laissant échapper des bouts de lui le long de son sillage. Sa peau se désintègre à mesure qu'il court, à mesure qu'il nous fuit! Nous allons plus vite que lui, le Vent est bien plus rapide que notre proie mais nous le laissons aller là où il veut, nous voulons savoir son ultime but!

Cela fait tant de temps que nous sommes seuls, seuls avec le Sagittale qui vieille sur nous et sur cette île avec attention! Et voilà que cet intrus cours sur sa montagne, que veut-il faire? A-t-il trouver la porte? Est-ce vraiment Elle qu'il cherche?

Nous devrions le tuer avant qu'il ne s'approche trop près d'Elle... mais cela fait tant d'années, non, de siècles que nous n'avons vu personne ici! Alors nous le suivons, nous le pourchassons à travers cette dense forêt. Nous filons entre les troncs et les branches. Nous sommes partout où va le Vent et lui n'est qu'un insecte que nous pourrions écraser à toute instant! Mais il dégage une aura de Mal si puissante... Qui est-il? Que nous veut-il?

Ca y'est! Le voilà auprès du Lac, nous l'encerclons, il ne pourra plus fuir! Nous ne voulons pas nous faire voir, juste qu'il sente le danger que nous représentons pour lui. Nous restons à l'orée des arbres et nous le guettons, faisant de brèves apparitions pour qu'il sache que nous sommes là, à l'affut du moindre geste pour fondre sur lui et trancher ce qu'il lui reste de membres!

Puis c'est l'horreur! L'étranger à relever sa capuche de sur son crâne. La chair pend, accrochée à des os blanchit par le temps. Vata frêmit autour de nous, puis la crainte nous envahit tous. Nous reculons un peu plus. Au fond de nous, notre âme tremble à la vue du monstre qui se tient devant la porte!

L'étranger est penché au dessus du lac, observant son reflet. Il n'a pas la clef pour l'ouvrir, cela nous en somme sûr!!! Mais il a découvert ce qui doit rester cacher! Que faire?

Prêvenir le Gardien! Le faire venir pour qu'il protège l'île! Il fera ce qui lui semble le mieux. Il ordonnera la mort de l'étranger, cela nous en sommes sûr, mais nous n'avons pas le droit de décider pour lui!

Le Sagittale doit être prévenu! Qu'on fasse venir Ehirstö, le Gardien de Malgathos!

Portée par milles voix, cette phrase emplit l'air et accompagne le Sylphe allant à Néchéëso, Sa demeure.

Non mais c'est qu'ils seraient nombreux les petits sylphes. Et ils cherchent à ce faire discret...
Ils n'arrivent qu'à me déconcentrer quand j'ai le plus besoin de me fixer sur un seul sujet : ce stupide lac ! Parce qu'à part que l'eau mouille, je n'ai encore fait aucune découverte intéressante... Et ça fait plusieurs heures que je tourne en rond sur la rive.
Et si j'essayais... Non, ce serait trop simple. Et puis pourquoi pas ? Au point où j'en suis. Je plante donc le bout de mon sceptre dans le liquide et je marmonne un mot de pouvoir tout simple. Du genre qu'on apprend aux novices pour révéler les propriétés magiques d'un mauvais enchantement.
Hé ! Mais c'est que ça marche ! L'eau ondule depuis mon sceptre puis lentement s'immobilise et devient parfaitement transparente.

Non ! Impossible !

Et pourtant. Le lac est devenu comme une vitre. Et derrière la vitre, c'est une tempête comme je n'en ai jamais vu ! De quoi arracher directement ce qui me reste de chair. Vu la force du vent, ça doit pouvoir démolir la montagne même où je me trouve. Et ce serait une bonne chose d'ailleurs. On a pas idée de planter des trucs aussi haut !
Et le pouvoir... C'est le Pouvoir avec un grand P. Je n'ai jamais sentis ça.
Exaltation ! Jubilation ! Ce n'est pas ce que je cherchais. C'est beaucoup mieux. Car ce que je sens à quelques pas de moi, c'est le pouvoir d'un démon...

Mon loup au côté me voilà entrain de chevaucher dans les bois entourant les Monts d'Erthor. Un Sylphe m'a avertit qu'un étranger était à la Porte ! Ma monture enjambe d'un bond un tronc déraciné et me voilà dans la clairière. L'étranger a plongé sa canne dans l'eau devenu lisse est transparente. Saleté d'étranger! Les sabots du pégase soulèvent herbe et terre à chacune de ses foulées. Mon sabre fend l'air d'un sifflement alors que mes yeux brillent d'une lueur argenté.

Vata est là autour de moi, suivant mes pas, me poussant pour protéger la Prison. L'étranger sera tué! Mon approche est bruyante et pourtant il ne semble pas me voir, trop absorbé dans sa découverte. Derrière moi une véritable armée de Sylphes me suit, lance à la main, prête à supprimer le gêneur ! Mon Loup galope sur les pas de mon cheval, sa salive s'envole à chaque foulée ! Nous serons bientôt sur lui.

Sous le rugissement du Dieu en colère, il tourne la tête vers nous, écarquillant ses orbites à notre apparition !
Un cavalier aux yeux blancs, habillé entièrement de noir montant un pégase couleur neige qui semble ne jamais toucher le sol dans son accélération. Un Loup, toutes babines retroussées, court à ses côtés pendant que des centaines de figures blanche opaque, lances à la main, semblent le suivre dans une course effrénée.
Voilà ce qu'il doit voir, une vison entre l'Enfer et le Paradis ! Mais le plus impressionnant doit être la force du Vent, presque visible, qui saccade notre marche vers sa mort.

Vata se fait tout puissant et rugit à chacune de nos foulées. Il a peur, cela je peux le sentir! Je ne le laisse pas réagir. Une brume divine se lève devant mes yeux et d'un seul coup, sans crier gare, une gigantesque bourrasque de Vent se propulse sur le Nécromancien et s'abat sur lui. Le choc envoie valser contre un arbre le piteux corps de l'intrus. Au contact du tronc des dizaines de petits bouts de chair s'envole aux alentour de son corps. Il est sonné et gravement blessé, mais pas assez il faut le croire. Il se relève déjà en s'aidant des branches basses qu'il peut trouver. Ma rage se décuple faisant tourner le Vent de plus en plus vite jusqu'à ce que des mini tornades apparaissent aux alentour du pégase. Le Vent en furie se jette une nouvelle fois à l'assaut de la Liche, celle-ci se retourne et arrive à fuire vers les arbres poursuivi par Vata et ses fils. Qu'à cela ne tienne, il a choisit la forêt pour tombeau!!!

Tuez-le! Il ne doit pas partir de l'île vivant! Allez mes amis, la Prison doit être protégé à n'importe quel prix! Mort à l'étranger !!!

Ma voix s'arrête en même temps que freine ma monture. Combien d'Etres comme lui ont pénétré ces terres et se sont approchés du lac? Combien d'Etres comme lui ai-je tué? Cela n'a plus d'importance maintenant! Mes yeux blancs fixent quelques instant le bois où les Sylphes pénètrent comme des furies. Ma mission est terminé, l'étranger au corps décharné doit déjà être mort! Les Sylphes sont comme des éclairs, se déplaçant au grès des Vents et s'abatant sur leur proie avant même qu'elle n'est eut le temps de crier son malheur !

Mon regard reste encore un peu sur les arbres puis je fais signe à ma monture de retourner à la Citadelle. Ma colère s'est calmé, seul le doute d'avoir fait le bon choix reste en moi. Le Loup, assis dans l'herbe, me lance un regard interrogateur de ses doux yeux jaunes.
Non Loup! Aujourd'hui je n'irais pas chasser, je suis trop fatigué. Il ne dit rien, juste son regard posée sur le mien. Nous laissons ainsi passer un silence avant que je tourne la bride de ma monture. Puis il doit être mort maintenant, allez viens, rentrons!
Le Loup me lance un dernier regard silencieux avant de trotter délicatement vers la forêt. A l'orée de celle-ci sa tête se tourne vers moi puis il prend son élan pour plonger dans les bois recouvrant la montagne. Mes étoiles blanches regardent le vide qu'il laisse, puis, mollement, nous repartons à Néchéëso...

Arrrrrgggggg !!!!!!!!!!!

Furie ! Haine ! La haine m'anime tandis que je cours. Si j'avais des poumons ils seraient en feu. Un de ses horribles sylphes surgit devant moi pointant sa lance. Je me jette sur lui. La lance traverse mon épaule. Je ne ressens rien. Une blessure de plus ou de moins ne fera pas une grande différence. Je survivrai. Je survis toujours.

Il va falloir que vous le compreniez misérables insectes !

Le sylphe est une baguette que je brise de mes mains. Quel plaisir de tuer ces choses. J'arrache la lance de mon épaule et je reprend ma course. Ils sont là. Je les sens autour de moi. Il m'encercle. La mort de leur camarade les a rendu prudent. Venez donc mes chéris. Venez donc mourir. Trois. Ensemble, ils se lancent à l'assaut. Sans même freiner ma course, je saisis une lance, la retourne contre son propriétaire. Je percute une seconde créature. Une femelle. Je souris tandis que sa nuque rompt sous ma poigne. Où est passé le troisième ? Là juste derrière moi lançant un cri de guerre. Je l'évite. Il percute un arbre violemment. Ils sont surpris par ma résistance. Après la première attaque de leur maître, ils me croyaient brisé. Je leur prouve le contraire et du coup, ils commencent à douter. Le vent est fort autour d'eux. Mais ce n'est qu'une pichenette à coté de la tempette du démon qui sera un jour mienne. Ils repassent à l'attaque. Ils ne courent plus, ils volent. ça ne fera pas de différence. Je stop brusquement et je me ferme les yeux. Les bourrasques soulèvent ma cape tandis que je pointe mon sceptre vers le haut de la pente. Les corps sont là. Tout frais.

Jouez donc avec ça mes amis.

Je lance un sortilège de réanimation. Les sylphes morts se relèvent. La sylphide est à leur tête. Ils fondent sur leur ancien camarade. Et je disparais dans la confusion.

Nombre de messages : 15 Date d'inscription : 14/01/2007

Des Sylphes morts qui se relèvent! Un Nécromancien! Saleté!
Ils nous font face, nous séparant de notre proie. Nous allons devoir nous battre contre nos propres frères si nous voulons protéger l'île et son secret. Leurs yeux sont noirs, ne reflétant aucune âme. Ils ne sont plus vivant, ils agissent tels des zombies, avançant sur nous lentement, leur regard planté dans le nôtre. Ils veulent notre mort, elle la première!
Elle! Une Sylphide aux longs cheveux noirs plongeant sur sa nuque blanche. Ses yeux, d'un vert clair m'avaient jadis transpercé d'un seul regard...
Elle! Si belle, si douce! Elle est devant moi à présent, l'arme au poing, cherchant ma mort! Elle qui m'avait fait découvrir des joies et des bonheurs jamais explorés! Elle dont la saveur de notre premier baiser me restait dans la bouche!
Elle! Elle se lança sur moi, lance devant. Je l'esquivais pour me replacer en face d'elle, devenue enragé par la résistance de sa proie. Je ne pouvais pas lui faire mal, je ne pouvais pas la toucher de mon arme! Ô désespoir, qu'ai-je fais pour mériter ça?! Je l'aime encore et je ne veux croire en ce qu'il arrive!

Il reste toujours un espoir!

De l'écume sort de sa bouche, voilà ma seule réponse! Des larmes perlent à mes yeux, je sens mes membres trembler, je ne veux y croire!!! Autour de moi on se bat. Les Sylphes massacrent leurs amis en pleurant à chaudes larmes. Aucun combat ne parut plus tragique que celui-ci! Et Elle! C'était un animal enragé dont j'étais le futur dessert. Je réussis à contrer chacune de ses attaques, et à chaque fois que ma lame percutait la sienne, je ne cessais de la supplier d'arrêter, de retrouver la raison! Mais elle s'énervait encore plus, poussait des jurons que je ne lui avais jamais entendus, et tout ceci me jetait dans un plus grand désespoir!
Elle finit par lancer son arme, pointe dirigé sur moi. Je la déviais en continuant de me lamenter en versant mes larmes salées.

Elle m'avait fait découvrir des plaisirs qui n'avait rien à envier à ceux que me procuraient Vata! Je connaissais la moindre parcelle de son corps que j'avais couvert de mes baisers tant de fois! Avant, son rire était cristallin, aujourd'hui ses cris étaient stridents ou rauques, comme une hyène enragé...
Amour avait fait battre mon cœur tant de fois! Quand je la sentais auprès de moi, seule sa présence me faisait vibrer d'harmonie et de bien être! Je n'avais besoin que d'elle, que de son souffle chaud vers mon oreille pour me sentir bien, aux anges! Son parfum qui emplissait encore mes poumons avait frappé mon âme à vie... et de la voir en face de moi, l'épée bien ajusté dans ses douces mains que d'habitude je chérissais tant... de la voir ainsi me déchirait en des morceaux de douleur qui me lacérait le corps et l'esprit, sans autre échappatoire...que la mort...

Mes larmes voilaient ma vue alors que mon corps était secoué de spasmes à chaque sanglots. Et Elle! Elle, ma belle femme, ma douce Amie! Pourquoi?!
Je cris entre deux sanglots,

- Tu veux me tuer? Tu veux ma mort? Alors viens, tue-moi! Mes joues sont trempés de cette eau salée s'écoulant de mes yeux livides. Je jette mon arme plus loin et je m'écroule à genou! Je ne peux vivre sans toi! Je ne peux pas te tuer, alors toi! Tue-moi! Viens me libérer de ce monde devenue fade sans ta présence à mes côtés! Qu'attends-tu? Je pleurs et mes cris de rage se répercutent dans la forêt devenu un vrai champ de bataille. Elle avance comme un félin vers mon corps anéantit. Je lui lance un regard qu'elle semble négliger. Je t'en prie, je t'en supplie, reviens à moi!!! Je t'aime, je t'ai toujours aimé...

Son épée s'enfonce lentement dans mon ventre. Elle traverse la peau, arrache les os, pénètre le sang, déchire les organes, tranche les nerfs et les veines pour ressortir dans mon dos... Mes cris et mes larmes se stoppent d'eux même. Je suffoque, le sang remonte lentement dans ma gorge puis vient remplir ma bouche et mes narines. Mes larmes se mêlent au sang et voilà qu'un liquide rouge vient m'assombrir les yeux. Je balbutie des phrases incompréhensibles. Ma bouche est devenue pâteuse et le goût de tout ce sang, le mien, me donne envie de vomir.
Et alors que je lâche mon dernier souffle, je sens le corps inerte de ma belle s'allonger sur le mien, un Loup à la mâchoire acéré sur son dos.

La dernière chose que j'entendis, fut les larmes de mes frères, pleurant les cadavres étendus entre les arbres de la forêt recouvrant les Monts d'Erthor...

L'étranger avait réussit à fuir...